• Forêt, 100 x 80 cm, huile sur toile, 2020

Œuvres récentes


Italienne d’origine, Lucia Diris se consacre dès son plus jeune âge à la peinture, au dessin et à l’art graphique dont elle étudie les bases à Urbino, dans le prestigieux Institut Supérieur d’Arts Décoratifs (ISIA), en Italie.

Après ses études, elle part en France où elle poursuit un parcours aux multiples facettes mêlant peinture,  graphisme, illustration, cinéma, vidéo…. 

Au fil des années, grâce à l’acquis de toutes ces pratiques, son travail pictural va évoluer de la figuration vers une abstraction de plus en plus libre et épurée.

Parfois figure, parfois matière, parfois ligne abstraite, parfois couleur, la peinture se donne ici dans un langage original et synthétique, qui dit l’intimité du fait de voir.

« Jaime que les tableaux « durent » longtemps, qu’ils soient dépositaires d’une multitude de gestes, de figures, de formes. Cette sédimentation par couches successives donne à voir l’émergence d’un autre espace… Souvent, une toile reste à l’atelier pendant des semaines voire des mois, recueillant les gestes successifs, les visions, les traces de vie, les impulsions. 

Dans la série « guerre » par exemple, la figuration s’est imposée dans un premier temps et la toile a été un terrain de combat où les figures humaines offraient leur deuil et leur souffrance, puis peu à peu les couches se sont superposées, ont traversé une sonorité chaotique jusqu’au «presque-monochrome» qui s’est déposé sur la toile tel une paix immobile et silencieuse…

Ainsi la représentation cède lentement la place au silence. J’ai beau poser des formes, des gestes, des figures, des masses, tout se recouvre sans cesse. Ce qui reste sur le tableau « à la fin » ce sont les gestes, les signes et les formes rescapés de la noyade lente, très lente, silencieuse, noyade de la pensée qui s’effrite.

Je guette dans le tableau une « autre » forme qui naitrait de cet effacement, une forme « lavée » par la répétition du geste de peindre. »

« Je pourrais résumer la peinture à une nécessité de voir, ou à une quête du voir. Souvent à la lisière entre abstraction et figuration, je peins pour « mieux » voir, pour m’absorber dans la vision, là où l’oeil se pose : qu’il soit tourné vers des paysages extérieurs ou vers des états intérieurs, vers des visions abstraites (formes et structures) ou vers des émotions intenses. 

J’aime flirter avec la figuration jusqu’à son éclatement, avec le sens jusqu’à sa perte, avec la certitude jusqu’à l’inconnaissance, avec le bruit jusqu’à la porte du silence. 

C’est peut-être cela que me permet la peinture, à refaire ces pas à chaque fois, du connu vers l’inconnu. »


Une vue de l’exposition RADIANCE à la Galerie Hémisphère de Saumur – 2017